La députée allemande du Parti de gauche (Die Linke) Mme Sevim Dagdelen a déclaré que Berlin ne doit pas faire obstacle à la création d’une enquête internationale sur les explosions des gazoducs Nord Stream. L’intervention de Mme Dagdelen est intervenue après que le journaliste lauréat du prix Pulitzer, Seymour Hersh a affirmé dans un rapport récent que les États-Unis et la Norvège étaient à l’origine des explosions de septembre 2022 sur les pipelines de la mer Baltique, qui ont été construits pour transporter du gaz de la Russie vers l’Allemagne.
“Il semble que le gouvernement fédéral… n’a ni la force ni la volonté d’enquêter correctement sur ces actes terroristes”, a dit Mme Dagdelen et elle a exhorté les autorités à “trouver la réponse la plus forte possible à une attaque terroriste contre des infrastructures allemandes et européennes.”
Elle a fait valoir qu’il était du devoir du chancelier Olaf Scholz d’assurer une enquête complète sur les explosions sur les pipelines, qui étaient vitaux pour l’approvisionnement énergétique du pays. La députée a averti qu’il est devenu “évident pour un nombre croissant de personnes en Allemagne” que la politique étrangère ne doit pas conduire à « entrer dans le servage imposé par les Etats Unis.” “J’appelle le gouvernement fédéral à ne pas empêcher la création d’une commission d’enquête internationale, idéalement sous l’égide des Nations Unies”, a-t-elle dit.
De son côté Moscou a émis un vœu pour que l’enquête sur le sabotage du pipeline progresse. La Russie a appelé à une enquête internationale sur le sabotage et a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de se réunir plus tard ce mois-ci pour discuter de la question. Ce à quoi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que l’organisation n’avait aucun mandat pour ouvrir une telle enquête. En réponse, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a insisté sur le fait que Moscou continuerait à rechercher un format approprié pour l’enquête ait lieu.
En Allemagne, le bureau du procureur général, qui mène l’enquête officielle sur l’incident, n’a pas encore publié de résultats; mais déjà Peter Frank, le plus haut procureur du pays, a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que Moscou était impliqué dans l’attaque.
Ce qui évidemment fait porter de plus en plus les soupçons sur les États-Unis, qui s’étaient longtemps opposés à la construction de Nord Stream 2 et qui avaient mis sur liste noire les entreprises travaillant sur le projet .
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Lundi 6 Mars 2023